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Compte rendu de François Léveillé

 

4ème Rassemblement des Promos Tulle 56 /59

Les photos 

 Le programme

Le discours de Jacques Orignac (à venir)

Bien sûr, il y eut des projets de délocalisation vers des villes à bas coûts, mais sans suite... On ne pourrait pas abandonner Marbot, la cathédrale, Lovy, Gimel, les Récollets, les quais de la Corrèze, pas possible ! C'est dans notre ADN...Continuité : ça se passe les années impaires, le dernier week-end de septembre, et à Tulle ! Fidélité aussi: une centaine d'inscrits, en comptant les épouses et les compagnes. Presque la routine. On vieillit en synchro et donc on se voit pas vieillir !

L'arrivée en Corrèze par l'autoroute de Clermont est un enchantement, une invitation au bonheur, une récompense aussi, quand on a déjà 300 km dans les jambes. Ah le plateau de Millevaches ! De Ussel à Tulle, des bois, des étangs, des bois, des rivières, des bois...Pas une cheminée, pas un pylône, pas un silo, pas une pompe à essence non plus, pas un troquet...On dirait le Montana ou le Wyoming, en mieux !

Les techniciens de l'Equipement ont fait leur boulot avec respect et bienveillance pour la nature dérangée, et aussi pour les populations du coin. Les sangliers, les chevreuils, les lapins et les blaireaux se déplacent en toute sécurité et empruntent des « écoducs fauniques ou des corridors végétalisés », qui passent par-dessus l'autoroute ou en-dessous. Il est pas impossible qu'à certaines heures, il y ait plus de circulation sur le corridor végétalisé que sur l'autoroute ! Pourtant, des blaireaux égarés roulent sur le bitume des hommes et m'engueulent parce que je flâne à 90 à l'heure, sur l'élégant viaduc du Chavanon.

Pour une quarantaine d'impatients, la fête commence avant l'ouverture officielle, par le resto du vendredi soir. Un dîner improvisé, fort bien préparé par Guy et Anne-Marie ! Le ton est donné : on s'embrasse, on trinque, on s'interpelle : « Viens vers nous. Non, pas là, c'est orqué par Popeye. On va ajouter une chaise ». Les serveuses supportent tout, le patron transpire et rigole : « Pas de problème, ça change des clients qui font la gueule ! » Signe des temps, personne ne clope, ni ne vapote . « T'as essayé la clope électronique ?- Non merci, l'électronique, j'ai donné avec ma VelSatis ».

Samedi 10h30. Ouverture officielle des cérémonies. A l'enregistrement, Paulette et Anne-Marie distribuent dossier d'accueil, badges et sourires. On retrouve les copains de la veille et les nouveaux arrivants, ceux qui pensent que « avant l'heure, c'est pas l'heure ». Sur le trottoir pas prévu pour un tel rassemblement, ça bouchonne joyeusement mais les pékins sont amusés, notre joie est contagieuse. On est un peu perturbé quand on est face à un bonhomme qu'on ne reconnaît pas. Obligé de zieuter le badge ! « Oh merde alors ! C'est pas croyable, 50 piges...Et ouais on s'est quittés en juin 63 ! » Et puis il y a ceux qu'on retrouve régulièrement, tous les deux ans, avec les blagues autorisées entre vieux potes : « Ta couleur est réussie, cet'année...Pourquoi t'essaies pas l'appareil de Robert Hossein...Fais gaffe à ta femme, René est pas loin.. » Tarzan remarque qu'il n'y a plus d'anciens professeurs ni d'anciens cadres. Eh oui, quand les élèves titillent les 70 piges...

Après le repas sympa-mais j'ai oublié le menu parce que je parlais en mangeant-on avait quartier libre, avec activités obligatoires : de 14h30 à 17h45, ce serait Armes et Accordéons, pour tout le monde : « Une moitié à la Manufacture d'Armes, l'autre chez les accordéons, et à 16h15, on permute. Toutefois-écoutez bien-quand vot'moitié sera en accordéons, vous vous séparerez à nouveau en deux petites moitiés, l'une qui visitera la fabrique, et l'autre le musée. En permutant à 15h15 d'une part et 17h d'autre part. Si c'est pas clair, vous suivez le document, les moitiés s'appellent des groupes, mais ça revient au même » Bravo Guy, on a appris mille et une choses sur les armes du Musée de la MAT, des armes du passé certes, mais pas si lointain pour certaines, et beaucoup plus sur les pianos à bretelles. Une fabrication artisanale chez Maugein, et dans le musée, une émouvante ré-implantation, de la vitrine aux étagères, du magasin parisien qui fut pendant des décennies, la Mecque des accordéonistes français. Très bons choix Guy !

 

A 18h30, tout le monde est à Marbot, devant le monument à la mémoire des camarades morts pour la France. Pas d'hésitation, ni temps perdu... Rassemblement. Drapeau de l'Ecole et gerbe. Garde-à-vous et minute de silence. Puis la photo de famille devant notre ancien réfectoire, tous derrière nos généraux en tenues différenciées :Armée de Terre, Gendarmerie, Armée de l'Air, Santé, Armement, mais toujours pas de marins. Comment font-ils donc, dans la Marine, sans tullistes ?

Toujours accueillant et bienveillant vis-à-vis de « ceux qui étaient là avant  et qui ont montré que tout est possible quand on est passé par Marbot », le Conseil Général, par la voix de notre camarade Chauvignat, nous invite à raviver quelques souvenirs de jeunesse et nous offre le pot de l'amitié.

Puis Jacques prend la parole pour le traditionnel discours qui fait du bien, parce qu'il n'oublie personne et nous concerne tous : la fraternité des anciens enfants de troupe de Tulle...La fraternité, c'est ce que nous avons en commun dans les tiroirs poussiéreux de nos mémoires : les trois casernes qui nous regardaient grandir, l'infirmerie Lovy, la Bachellerie, le paquetage pour l'année, les revues de casernement du jeudi, les revues de détail à minuit, les compositions trimestrielles, les premiers galons, les piquouzes Tabdt, les frites en position prem's, les frites en position derche, les interminables après-midi d'ajustage, les défilés derrière la Fanfare...Et le Babass Tanguy, et l'adjudant-chef Robert, et le lieutenant Platane, et...Quand on partage de tels souvenirs, on peut partager beaucoup d'autres choses encore...

Après le discours applaudi de Jacques, un verre à la main, on a découvert les créations artistiques de camarades ou de leur épouses : tableaux et dessins de Nino bien sûr, et aussi des céramiques émaillées et de très beaux patchworks. Cette nouvelle idée de Guy est à encourager, avec plus de participations en 2015.

Samedi soir. Rendez-vous à Gimel. Ceux qui ont troqué la boussole et la carte Michelin pour le GPS ont galéré parce que, malicieusement, le Relais de Saint Jacques à Gimel, n'est pas vraiment à Gimel ! Dehors, l'orage annoncé était bien là, mais nous, on s'en foutait, on trinquait, on se régalait, on bavardait, et à la fin, les plus jeunes dansaient des trucs de leur âge...Dans la nuit noire et sous l'averse, on a regagné nos hôtels pour dormir, ronfler et rêver, comme des gamins heureux, oubliant même les pilules sur la table de nuit...

 

Dimanche matin. Le ciel est gris. La visite commentée des quartiers historiques de Tulle est toujours une découverte...On est tellement loin des images tullistes stockées sur notre disque dur. Il n'y avait pas cette année de visite sur le plateau de la Bachellerie, chez les gendarmes qui avec respect, gardent dans une salle-musée, d'émouvants souvenirs de notre passage à Tulle. Peut-être en 2015 ?

Le déjeuner du dimanche, c'est notre Dernier Repas ! Mais on n'est pas tristes, parce qu'on recommencera dans deux ans, avec les mêmes, plus quelques autres qu'on aura attirés...A l'heure du dessert et des douceurs, Daniel offre une rose à chaque dame. Cette délicate attention est très appréciée.

Dernières embrassades, dernières empoignades fraternelles... « Prends bien soin de toi, camarade, et à bientôt, deux ans ça passe vite ! ». On cherche et on trouve Anne-Marie, Paulette, Guy, Daniel, André, René et Jacques, pour leur dire qu'on leur doit ces moments rares et privilégiés et qu'on leur est très très reconnaissants...Notez bien : 2015, fin septembre, ici à Tulle !

François Léveillé (57 Tu 63 LM 64 )

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